«Il n’y a que deux villes au monde pour lesquelles je quitterais Paris : Londres et Bangkok»
Cette phrase, je l’ai prononcée un sacré paquet de fois au cours des années. Tellement que si j’avais eu un blason, on aurait probablement pu la mettre dessous comme devise (bon c’est sur, c’est moins classe que « Winter is coming! »).
Il ne se passait pas un jour sans que je m’accoude à la fenêtre et que je contemple, du haut de mon 27ème étage, la ville, MA ville, en me disant, putain, quand même, qu’est-ce que c’est beau.
Et pourtant.
Voilà 10 jours que je suis à 5900 kilomètres de ma ville natale, que je n’ai quittée ni pour le fog londonien, ni pour la moiteur bangkokienne, mais pour un endroit dans lequel je n’avais absolument jamais mis les pieds auparavant: Montreal.
Le pire c’est que la décision a demandé en tout et pour tout environ 30 secondes de réflexion. Au temps pour les certitudes.
Alors voilà, maintenant, il faut se construire une nouvelle vie. S’approprier l’endroit. L’apprivoiser, d’abord, peut-être. Survivre au premier hiver, pour commencer, sûrement.
Apprendre. Une autre culture, une autre langue (malgré les apparences trompeuses), d’autres moeurs.
Loin de tous les miens sauf deux, le garçon et le chat.
Loin de tous les repères, de tous les réseaux, de tous ces trucs bien safe et douillets.
Let’s get started.